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đłïž Elections et abstention annoncĂ©e : personne ne peut se rĂ©jouir dâun tel dĂ©sintĂ©rĂȘt pour la chose publique.

Les Ă©lections dĂ©partementales et rĂ©gionales auront lieu ce dimanche. Le taux dâabstention sera massif, cela ne fait aucun doute.
Personne ne peut se rĂ©jouir dâun tel dĂ©sintĂ©rĂȘt pour la chose publique, tant il est le signe du dĂ©pĂ©rissement avancĂ© de notre dĂ©mocratie territoriale. Le dĂ©partement et la rĂ©gion sont pourtant des territoires dont les reprĂ©sentants pourraient jouer un rĂŽle bien plus important pour la dĂ©fense de lâintĂ©rĂȘt collectif de leurs Ă©lecteurs : proximitĂ©, Ă©changes rĂ©guliers avec la population, participation citoyenne rĂ©elle, partage de dĂ©cision sur les sujets qui les concernent⊠Les moyens ne manquent pas, mais le lien entre vos reprĂ©sentants au dĂ©partement et Ă la rĂ©gion sont si distendus que peu de Montrougiens les connaissent et sâintĂ©ressent Ă lâaction de ces collectivitĂ©s locales.
Cette apathie politique peut sâexpliquer de plusieurs maniĂšres : dans les zones urbaines, comme Montrouge, on vote pour un canton composĂ© des deux communes Montrouge-Malakoff, et pour un binĂŽme, -une femme et un homme- gĂ©nĂ©ralement issus de ces deux cantons. Le dĂ©coupage Ă©lectoral de cette entitĂ© ne correspond Ă rien, ou pas grand chose : pas de projet commun entre les villes, pas de complĂ©mentaritĂ© engagĂ©e entre les services publics des deux villes, pas de vision partagĂ©e quand il eut Ă©tĂ© utile dâen dĂ©velopper une.
Le choix d'un scrutin binomial paritaire pour les conseils dĂ©partementaux Ă©tait une bonne rĂ©forme, issue de la loi de 2013, mais aujourdâhui, personne ne comprend ce quâest ce binĂŽme, quel est son sens et sa valeur ajoutĂ©e. Enfin, les compĂ©tences du dĂ©partement se superposent Ă celle de lâintercommunalitĂ© (VSGP), de la MĂ©tropole du Grand Paris et de la rĂ©gion, contribuant Ă alourdir un millefeuille dĂ©jĂ indigeste, or sur ce point, aucun candidat ne sâexprime dans notre dĂ©partement.
Et pourtant, les candidats sont nombreux : ils reviennent, quelques semaines avant le vote, tous issus des partis politiques traditionnels, la plupart étaient déjà candidats aux élections municipales et déjà élus et cumulards.
Pourquoi ? Parce quâil sâagit dâune Ă©lection de parti politique, une Ă©lection dâappareil, qui nâest destinĂ©e quâĂ conforter des petits fonds de commerce pour financer la vie politique locale. Lâexemple de Montrouge est typique : trois des candidats aux dĂ©partementales Ă©taient aussi candidats Ă la municipale, les alliances dâil y a quelques mois ont volĂ© en Ă©clats, au mĂ©pris de la cohĂ©rence, mais au profit dâaccords dâarriĂšre-cuisine peu engageants : les verts, alliĂ©s hier de LFI sont avec le PS. LFI est Ă prĂ©sent alliĂ© du PC.
A Montrouge, les changements dâalliance illustrent lâabsence de projets politiques et de convictions alors que ce sont des fondements essentiels du retour aux urnes. Enfin LREM qui Ă©tait avec lâUDI et LR sây oppose aujourdâhui tout en soutenant le maire de Montrouge au conseil municipal sur des projets aussi discutables que celui de mise en place dâune « milice » ou lâaugmentation des impĂŽts locaux.
Et Etienne Lengereau, maire Ă mi-temps, qui a dĂ©jĂ du mal Ă sâoccuper de Montrouge, entend aussi ĂȘtre conseiller dĂ©partemental des Hauts-de-Seine, en dĂ©pit dâun bilan dĂ©jĂ calamiteux dans notre ville. Les partis politiques, quâils soient anciens ou rĂ©cents comme LREM, ont prĂ©fĂ©rĂ© les alliances opportunistes pour essayer de gagner un siĂšge, ici ou lĂ , quitte Ă ĂȘtre Ă©lu par 10% des inscrits, donnant ainsi une image dĂ©sastreuse de la politique.
Chacun cherche Ă se compter, pour « peser », et se partager les quelques miettes des suffrages qui sâexprimeront dans les urnes dimanche. LâĂ©lecteur qui se demande comment son vote peut inflĂ©chir et amĂ©liorer la vie quotidienne dans son dĂ©partement et lui donner une perspective dĂ©mocratique, Ă©cologique et sociale de qualitĂ© aura du mal Ă trouver la solution dans le systĂšme institutionnel actuel. NĂ©anmoins, il ne faut pas se rĂ©signer, notre dĂ©mocratie peut encore beaucoup, elle doit revoir ses pratiques et son organisation, elle dispose dâune capacitĂ© de rĂ©silience et de la possibilitĂ©, si nous le voulons tous, de se rĂ©inventer.
Nous Ćuvrons, avec tous ceux qui nous ont dĂ©jĂ fait confiance Ă Montrouge, Ă une grande rĂ©flexion sur les moyens de rĂ©inventer notre fonctionnement dĂ©mocratique, en rĂ©habilitant une autre maniĂšre de faire de la politique, plus directe, plus libre, plus prĂšs du terrain, avec notre mouvement lavenirnattendpas.fr.
Dimanche prochain, il faut malgrĂ© tout choisir et aller voter, car notre principal ennemi, au-delĂ des extrĂȘmes, câest lâabstention !
Juliette Méadel